Une série de 3 articles pour présenter la transformation entre 2008 et 2018.

Qu’est-ce qu’un syndicat professionnel ?

Un syndicat professionnel regroupe et fédère ses membres dans un cadre associatif, type loi 1901 ou 1884 afin d'« assurer la défense de leurs intérêts matériels et moraux.

Pour Syntec Informatique, les membres sont des personnes morales, des entreprises représentées par leurs dirigeants. C’est donc un syndicat patronal impliqué dans le fonctionnement paritaire de la branche professionnelle Syntec.

La gouvernance est organisée selon des statuts et un règlement intérieur. Chaque année une assemblée générale permet d’approuver le budget, les cotisations des membres, les comptes de l’année précédente et d’organiser l’élection du conseil d’administration qui est souverain pour quasiment toutes les autres décisions.

Le président est élu parmi les administrateurs et par ceux-ci pour une durée de 3 ans renouvelable une fois.

Enfin un délégué général a pour missions de mettre en œuvre opérationnellement la stratégie et les décisions arrêtées par le conseil et de manager les ressources humaines et financières du syndicat.

Ce fonctionnement associatif avec cette gouvernance particulière induit un rapport au temps spécifique distinct de celui pratiqué dans les entreprises.

 Le temps syndical est un temps plus lent, plus long et génère des impatiences, ce qui n’est pas facilement compatible avec les situations d’urgence.

Un syndicat professionnel peut-il être géré comme une entreprise ?

Un syndicat professionnel a des enjeux « d’entreprise » au sens large :

Des enjeux commerciaux :

Les adhérents doivent être considérés comme des clients car de leur satisfaction dépendra la reconduction de leur adhésion, principale source de revenus du syndicat non subventionné.

Des associations concurrentes peuvent, par ailleurs, cibler les membres du syndicat pour solliciter leur adhésion et accroître leur visibilité.

Des enjeux managériaux :

Les permanents sont des salariés et comme tels, ils doivent être managés de manière rigoureuse en respectant les lois et la convention collective du secteur.

 Un syndicat professionnel a des enjeux spécifiques :

 La notion de collectif exige un point de consensus à chaque décision pour fédérer les adhérents autour de thématiques ou d’enjeux communs. A l’image d’une association de copropriété, les membres doivent s’entendre sur les priorités, les calendriers, la hiérarchisation des objectifs sans qu’il y ait de distinction hiérarchique entre eux. En cas d’échec, rien ne se passera mais à la différence d’une entreprise, si les adhésions sont suffisantes pour le financer, le syndicat pourra continuer d’exister. Immobile.

De nombreux bénévoles ou contributeurs mobilisés par adhérents participent aux instances, commissions et comités. Cela nécessite de les maintenir mobilisées, de faire en sorte qu’ils soient reconnus et valorisés, tout en maintenant un fonctionnement opérationnel et rigoureux afin de permettre l’aboutissement puis la communication des travaux par sujet retenu.

Enfin un syndicat professionnel a une histoire, une culture, parfois des valeurs. Et là encore cela doit être bien identifié et bien pris en compte par le délégué général et son équipe.

 Un syndicat professionnel doit donc être géré comme une entreprise… et simultanément comme une association de volontaires réunis autour d’un projet commun.

Situation de Syntec Informatique fin 2008 ?

Syntec Informatique en 2008 est un syndicat professionnel membre fondateur de la fédération Syntec qui cogère la convention collective du même nom. Les 600 entreprises membres, principalement des SSII, ont vu jusqu’alors leurs affaires progresser avec des forts taux de croissance année après année. Rien ne justifiait une communication agressive pour défendre les adhérents ou un développement des services proposés.

Pourtant en 2007 le syndicat avait investi lourdement pour fédérer les éditeurs de logiciel au point d’avoir consommé une grande partie de ses réserves financières. Fin 2008 le budget est d’environ 2,5 million d’euro pour une équipe d’une quinzaine de personnes, chacun se consacrant à ses missions et activités. La crise liée à l’effondrement du secteur banques puis de celui de l’industrie, a alors été un véritable choc.

Une transformation à faire de toute urgence !

Syntec Informatique devait être donc transformé et en urgence pour faire savoir et faire connaître le rôle essentiel joué dans l’économie par ses adhérents et valoriser davantage leurs métiers pour attirer des nouveaux talents tant en quantité qu’en qualité. Enfin face à un gouvernement affichant une volonté de réformer la France, Syntec Informatique se devait de faire entendre sa voix de manière plus forte et plus soutenue dans la durée sur de nombreux sujets : éducation, santé, transformation de l’industrie, administration publique…..

Sans transformation perçue par ses adhérents et son écosystème, Syntec Informatique était menacé de disparaître à terme.

Laurent Baudart,

Délégué Général Syntec Numérique