Syntec Numérique, avec ses 1 250 entreprises du numérique adhérentes, et les 74 écoles d’ingénieurs du numérique Pasc@line ont toujours eu au cœur de leur fonctionnement les jeunes et leurs formations.

Dans un secteur qui prévoit 35 000 recrutements cette année, en grande majorité des cadres, les stagiaires ont une importance toute particulière : attirer des jeunes dans nos métiers du numérique, les leur faire connaître, les former aux besoins de nos entreprises sont autant d’étapes qui passent par une période de stage.

C’est pour eux l’occasion d’apprendre à aimer notre secteur, de découvrir l’esprit « start-ups » pour certains, la recherche des grands groupes pour d’autres. Et c’est pour nos entreprises la chance de les former à nos métiers, encore méconnus. Nous nous félicitons d’ailleurs de la volonté de revaloriser leur gratification, due dès le deuxième mois, et de leur inscription au registre du personnel, reconnaissant ainsi leurs vrais rôles dans nos entreprises.

Pourtant, nous nous étonnons que la proposition de loi actuellement discutée laisse si peu de chances aux étudiants de valoriser leur formation, dans un cadre contre-productif pour les employeurs que nous sommes alors même que la loi Cherpion de 2011 proposait un cadre clair et équilibré.

La limitation dans le temps, si elle part d’une bonne intention, va surtout empêcher le suivi des projets, contraindre les établissements à revoir le programme. Que deviendront les très formatrices années de césure, qui permettaient à nos étudiants d’acquérir une vraie expérience, dans un tel dispositif ? Nous sommes également surpris que seuls  les cursus du domaine social, considérés comme « longs », bénéficient d’une dérogation.

Le plafond du nombre de stagiaires est une complexification particulièrement inutile et extrêmement lourde de conséquences pour les entreprises innovantes et les start-ups du numérique. Ces dernières ont en effet un recrutement de stagiaires important. Elles offrent une expérience inoubliable de prise de responsabilités et d’engagement autour d’un projet. De plus, elles embauchent leurs jeunes, tout comme le font de manière générale les entreprises du numérique, dont les métiers sont de plus en plus pénuriques et pour lesquels les stages représentent une opportunité réelle de recrutement.

Enfin, le dispositif de requalification nous apparaît contre-productif : les entreprises pourraient préférer s’abstenir de former nos jeunes, plutôt que de s’exposer aux risques d’une procédure judiciaire.

 

Guy Mamou-Mani                                                                                                              Noël Bouffard

Président de Syntec Numérique                                                                                   Président de Pasc@line