La question de l’égalité professionnelle et la place des femmes dans le monde du travail sont plus que jamais au cœur de l’actualité. Des efforts restent encore à fournir pour de nombreuses entreprises et secteurs, et particulièrement le numérique, où la féminisation est encore trop faible.

Face à ce constat, et avec la volonté d’interpeller les différentes parties prenantes, Syntec Numérique, en tant que membre de l’OPIIEC*, annonce la publication d’une étude sur l’attractivité des métiers du numérique et de l’ingénierie pour les publics féminins en France.

Menée auprès de lycéennes, étudiantes, salariées et entreprises de la Branche (Numérique, Ingénierie,Études et Conseil, Métiers de l'évènement),l’enquêtefait apparaître un taux de féminisation de 33% dans le secteur du numérique, contre 53% tous secteurs confondus. Sans action menée pour augmenter ce taux, le nombre de femmes formées aux métiers de la Branche sera inférieur aux besoins des entreprises ; les proportions risquent même de diminuer.

L’objectif de cette nouvelle étude est donc de comprendre les freins rencontrés, les motivations spécifiques des jeunes filles et femmes,leur opinion qu’elle soit favorable ou défavorable envers ces métiers, et ainsi faire évoluer la représentativité des femmes dans le numérique à travers :

  • l’identification des raisons de la faible attractivité et les facteurs qui influencent l’orientation ou non des jeunes femmes vers les filières susceptibles de mener aux métiers du secteur numérique ;
  • la mesure des perspectives d’orientation et l’évaluation du nombre de jeunes femmes susceptibles d’intégrer la filière à horizon 2020 ;
  • la définition des leviers d’actions pour favoriser leur orientation vers ces métiers et la préconisation, pour la branche, d’un plan d’actions destiné à y augmenter la part des professionnelles.

Cette enquête recense notamment à ce jour six facteurs majeurs qui expliquent la faible attractivité de l’écosystème :

  • Une image de la société fortement sexuée : le numérique est généralement assimilé à un secteur « masculin » et les clichés de longue date tendent à perdurer ;
  • une vision des études scientifiques limitée aux mathématiques : cette matière est en effet perçue comme assez difficile par les jeunes, qui pensent que les métiers du numérique ne leur seront accessibles qu’à la condition d’exceller dans ce domaine ;
  • une vision stéréotypée de certaines filières de formation (par exemple, le Bac STI2D est encore perçu par nombre de personnes - tant jeunes que prescripteurs - comme une filière réservée aux hommes) ;
  • une méconnaissance des débouchés du numérique et de l’ingénierie : les jeunes et les femmes en particulier ne perçoivent pas l’intérêt du produit final des entreprises (un objet connecté, une application mobile, un site internet…) et réduisent donc leurs missions à certaines idées reçues, telles que « faire des lignes de code » ou « bidouiller derrière son ordinateur » ;
  • une ignorance des métiers de la branche : seule la moitié des lycéennes interrogées connait les différentes familles de métiers du numérique et de l’ingénierie ;
  • une méconnaissance des entreprises qui constituent l’écosystème : les grandes entreprises clientes sont bien identifiées par le grand public, alors que les entreprises de la branche, qui sont des prestataires de services, le sont très peu.